Le système carcéral, de Hafez à Bachar : violations et exterminations
Catherine Coquio
La guerre qui fait rage en Syrie depuis 2011 a fait connaître au grand public la réalité vertigineuse des prisons syriennes. Les ONG et la presse internationale ont révélé la nature et l’ampleur d’un système carcéral qui a fait parler jusqu’à l’ONU d’« abattoir », de « machine de mort » et de « politique d’extermination » à propos des méthodes utilisées par le régime de Bachar al-Assad pour stopper cette révolution et « assainir » le pays en éradiquant toute dissidence. Très vite, les prisons du pays sont devenues – et souvent redevenues – des centres de torture et d’exécution : des lieux destinés moins à obtenir des informations et punir des crimes qu’à briser toute résistance et terroriser la population en faisant disparaître les opposants après les avoir soumis à des traitements dégradants d’une extrême cruauté, dont leurs proches étaient à leur tour menacés. Et le sont toujours : l’apparente fin de la guerre et l’annonce d’une « reconstruction » nationale n’ont pas fait cesser ce phénomène d’une ampleur d’exception, qui reste cruellement actuel malgré le volume et la précision de la documentation. L’impunité règne malgré des violations dont la gravité n’échappe à personne.
Il est difficile d’évaluer avec exactitude le nombre de Syriens passés dans les prisons du régime depuis 2011, comme celui de ceux qui y sont morts, victimes de mauvais traitements ou exécutés, alors que vient s’y ajouter le nombre des « disparus », et que ces chiffres n’ont jamais cessé d’augmenter[1]. Les procès qui commencent sont de nature à modifier très sensiblement les chiffres, comme le montrent les révélations sidérantes du procès de Coblence[2]. Selon le Réseau syrien des droits de l’homme (SNHR), en août 2020, 215 000 Syriens auraient été détenus depuis 2011 dans les geôles du régime[3] à hauteur de 90 %[4], et 83 971 y auraient disparu, morts sous la torture[5]. Dès 2012, Human Rights Watch appelait « archipel de torture » un réseau de 27 centres de détention (bâtiments, caves, hangars, hôpitaux et écoles réquisitionnés) géré par quatre services de renseignements différents, où les détenus subissaient torture, viol et famine, femmes et enfants compris[6]. En juin 2019, le Réseau syrien des droits de l’homme avait identifié 14 227 personnes mortes sous la torture, dont 62 femmes et 177 enfants[7].
Le précieux recueil 19 femmes : les Syriennes racontent, rassemblé en 2019 par Samar Yazbek, comprend cinq témoignages carcéraux (Mariam, Zayn, Douha, Amina, Fatima)[8], qui montrent à quel point les femmes de toutes origines, loin d’être protégées, ont subi de plein fouet les pires violences. Vingt-trois femmes en témoignent encore dans le volumineux rapport du Syrian Center for Legal Studies and Research, paru en mars 2020 sous le titre Words Against Silence[9], qui revient sur les conditions de détention faites aux femmes, les violences physiques, sexuelles et psychiques et leurs effets spécifiques sur les femmes, sur une période longue qui couvre les deux présidences, de 1987 à aujourd’hui. Le régime assadien a institué pour tous une culture de la cruauté dotée de méthodes dont la technologie artisanale – chaise allemande, pneu, shabah, câble tressé, jets d’eau glacé, brûlures, mutilations, coups de toutes sortes… – s’accompagne d’un système d’offense morale qui passe aussi par le verbe : le juron, l’insulte obscène et la plaisanterie pornographique, la scène d’humiliation et d’abjection dégradante sont de mise et se retrouvent, constamment répétés, d’un témoignage à un autre. Banalisée et ritualisée, la torture est d’ailleurs utilisée aussi contre les droits communs, mais à une moindre intensité : l’acharnement contre les corps et les âmes des dissidents est patent.
La torture en prison est volontiers mise en scène en direction du monde extérieur afin de répandre la terreur par témoin interposé : dans Feux croisés, Samar Yazbek raconte la « visite » horrifique qu’un « grand officier » lui a fait faire d’un des centres de torture de la banlieue de Damas – Mazzé peut-être, dit-elle –, en mai 2011. À quatre reprises en dix jours, on l’a fait entrer dans une suite de cellules où de très jeunes hommes au corps ensanglanté et au visage tuméfié étaient pendus à des crochets, évanouis ou recroquevillés – on lui a demandé de bien regarder « tes copains, les traîtres des manifs[10] ! », pour en parler à la télévision – ce qu’elle a refusé – puis, revenue chez elle, elle a observé le déchaînement de la campagne contre elle. La terreur passe par l’instrumentalisation du témoin oculaire – ici une femme alaouite traitée de « traîtresse » et d’« espionne à la solde de l’étranger » parce qu’elle a critiqué sur Facebook la politique d’alaouitisation de l’État, en se réclamant de ses prestigieux ancêtres.
Une directive avait été promulguée dès le printemps 2011, qui sera reprise en 2012 dans la loi contre le terrorisme entrée en vigueur à la suite d’un décret présidentiel[11], pour recommander de ne pas « faire de différence entre mineurs et majeurs ». Des enfants de 12 ans se sont donc retrouvés dès 2011 en prison parce qu’ils manifestaient avec les adultes ou graffitaient : ce fut le cas à Deraa de Hamza al-Khatib, arrêté à 13 ans et dont les services de sécurité rendirent le corps sans vie, broyé et mutilé, à ses parents en mai 2011 après un mois de détention, geste qui eut pour effet d’enflammer le pays. Cet acharnement contre les enfants, qui est une des signatures du régime de Bachar, n’a jamais faibli depuis. Il a fait l’objet d’un rapport accablant de l’ONU en janvier 2020 sous le titre « They Have Erased the Dreams of My Children » : Children’s Rights in the Syrian Arab Republic[12] : le rapport, qui emprunte son titre à la plainte d’une mère d’Idlib, consacre un chapitre aux « enfants en détention » et un autre aux « violences sexuelles contre les enfant[13] ». Si les violations sont légion, les témoignages d’enfants, eux, sont rares. En octobre 2013 un rapport du Violations Documentation Center in Syria, dirigé par Razan Zaitouneh, citait longuement le témoignage d’un adolescent de Hama, Moadh Abdel-Rahman (16 ans), sorti de prison très amaigri et marqué, après quatre mois dans plusieurs centres de renseignements où il avait été sans cesse torturé et battu, même lors des trajets d’un centre à un autre, et où il avait assisté à deux meurtres de sang-froid[14].
Une enquête réalisée en 2016‑2017 dans le cadre de l’opération « Zero Impunity » (concernant les violences sexuelles en temps de guerre), évoque des tortures infligées à des enfants de 9 ans et des traitements d’une extrême violence, électrocution des organes génitaux, injections d’hormones aux fillettes, mutilations[15]… L’association Lawyers and Doctors for Human Rights a établi en décembre 2019 un rapport étayé sur le sort des enfants dans les centres de détention syriens, qui cite nombre de cas plus atroces les uns que les autres, No Silent Witnesses : Violations against Children in Syrian Detention Centres[16]. À partir du témoignage de 10 survivants mineurs au moment de leur détention (entre 10 et 17 ans) et de 25 témoins adultes, ils documentent des faits qui se sont produits entre 2011 et 2016 dans 20 centres de détention différents à Damas, Hama, Homs, Idlib, Lattaquié, Tartous, Adra, Saidnaya, Qatana, ceci dans l’ensemble des « branches » du réseau : Sécurité militaire, Sécurité politique, Sécurité criminelle, armée de l’air, branches 227, 251, 285, 291, branche Palestine[17]. D’autres types de témoignages, ceux d’anciens directeurs de prison qui ont déserté, font état des effets quotidiens de la directive d’en haut appliquée par l’ensemble des services de renseignements (mukhâbarât), lesquels les transmettaient à leur tour aux chabbîha, milices du régime officiant dans les quartiers. De sorte que la loi carcérale du « pas de différence » s’est transportée dans les rues et sur les checkpoints. D’après le témoignage de l’ex-directeur des prisons de Deraa et d’Alep, le général Bassam al-Aloulou, il y avait 1 000 mineurs dans la prison civile d’Alep lorsqu’il déserta le 18 juillet 2012, et il s’agissait selon ses termes à la fois de « vrais criminels » et d’enfants retenus pour faire pression sur les parents[18]. D’après l’ex-directeur de la branche 290 des renseignements militaires, Abdelrahim Mikhbat, qui fit défection en 2015, le 290 était une « maison de mort » où « la torture était aussi banale que boire un thé », et un mot-clé y régnait : « Pas de différence entre les adultes et les enfants[19] ».
L’autre règle indifférenciée est celle de la violation et du viol. En décembre 2017, l’enquête d’Annick Cojean et Manon Loizeau, Syrie, le cri étouffé[20], consacrée au sort des femmes dans les prisons syriennes, montrait que dès 2011 le viol carcéral, très souvent infligé à un détenu pour en torturer un autre, avait été systématisé pour déchirer les familles et les solidarités, celui des femmes visant à briser les hommes comme celui des enfants vise à briser les parents. Il montre aussi, comme les rapports d’ONG, que cet usage de la violence sexuelle et de la violation psychique, loin d’atteindre les seuls opposants sunnites, s’est acharné sur ceux censés soutenir le régime, chrétiens, Kurdes, alaouites. « En Syrie, le viol était le maître mot », dit Hasna al-Hariri, une survivante hantée par une formule prononcée par un tortionnaire : « On vous violera tous[21]. » Le « pas de différence » est également générique : la violence sexuelle s’est abattue et s’abat aussi méthodiquement sur les hommes, comme l’a montré en 2019 le rapport du Syria Justice and Accountability Center, Do You Know What Happens Here[22]? Le « pas de différence » est ainsi le mot-clé non seulement du traitement des enfants et des adultes, des femmes et des hommes, mais aussi de la transversalité institutionnelle de la torture dans les multiples secteurs du système sécuritaire et carcéral. Et le fait de placer les enfants parmi les adultes mais avec les droits communs a pour effet de les soumettre à toutes les violences à la fois : celles des gardiens comme celle des codétenus.
Au sein de cette culture généralisée de la cruauté, certains lieux se sont spécialisés dans des formes de destruction plus radicale et massive, qui font de ce système concentrationnaire un instrument d’extermination et pas seulement de déshumanisation. En 2014, l’horrifique dossier « César » né d’une fuite faisait apparaître un usage des tortures et exécutions dont « l’échelle industrielle » et le degré de violence ont suscité la comparaison avec le système nazi : 53 275 clichés dont 28 707 de personnes mortes, concernant 11 847 victimes, dont 6 786 étaient des détenus, 1 036 des soldats et 4 025 des civils non détenus, cadavres marqués, mutilés ou
démembrés ; ces clichés, pris essentiellement dans deux centres de Damas entre 2011 et 2013, avaient été exfiltrés par le policier-photographe[23]. En novembre 2015 Amnesty International qualifiait de « crime contre l’humanité » les disparitions forcées, qui ont fait parler de « guerre invisible[24] », dont le chiffre, d’après le Réseau syrien des droits de l’homme (SNHR), s’élevait au début 2018 à 82 000 depuis 2011[25]. En août 2016, l’ONG s’appuyait sur 65 témoignages pour décrire des modes de torture et d’exécution dans des prisons devenues des centres de mise à mort[26]. Selon le Human Rights Data Analysis Group en octobre 2016, 17 723 détenus étaient morts entre mars 2011 et décembre 2015 dans les prisons du régime, soit plus de 300 par mois (contre 45 par an entre 2001 et 2011). Mais ce chiffre ne comprenait pas celui des exécutions extrajudiciaires, soit 13 000 d’après l’enquête menée par Amnesty International sur la période de décembre 2015 à décembre 2016, portant la moyenne des morts en prison à 500 par mois : en février 2017, l’ONG publiait un rapport sur les « pendaisons de masse » et parlait d’« abattoir humain » et de « politique d’extermination », après avoir entendu 84 témoins de Saidnaya (détenus, gardiens, juges, avocats, médecins, experts) [27], prison qui semble s’être dotée d’un four crématoire, d’après les images satellites livrées par Washington.
En mai 2016, l’Observatoire syrien des droits de l’homme avait identifié pour cette seule prison 14 456 morts, dont 110 enfants. La détention à Saidnaya est soumise à des « règles spéciales » : interdiction absolue de parler et même chuchoter, interdiction de regarder un gardien sous peine de mort, exécutions en sous-sol après passage, yeux bandés, devant un « tribunal militaire opérationnel » étranger à tout système légal. Ces conditions ont fait dire qu’ici « il vaut mieux être mort que prisonnier » : formule d’Amina Kolani dont l’époux avait passé un an à Saidnaya avant le soulèvement de 2011 et dont deux frères y sont morts, ce qui lui fut annoncé en 2018 : « Ceux qui sont à l’extérieur, dit-elle, pensent qu’un prisonnier syrien est simplement enfermé dans une cellule avec un lit et de la nourriture, mais il vit en fait dans un cercueil. C’est un cadavre, mais qui respire encore [28]». « Saidnaya est la fin de la vie, la fin de l’humanité », dit un ancien gardien cité par Amnesty International [29].
« L’horrible prison de Saidnaya » a joué sous Bachar un rôle équivalent à celui que Palmyre (Tadmor) avait joué sous Hafez. En 2016, sortait le documentaire Tadmor, réalisé par Monika Borgmann et Lokman Slim, où d’anciens détenus (23 Libanais et un Palestinien) jouaient leur propre rôle et parfois celui de leurs tortionnaires dans une école désaffectée de Beyrouth : la gamme des tortures orchestrées du matin au soir y est restituée, narrée et mimée sans commentaire, du rituel du fouet au couchage des confinés en boîtes à sardines[30]. Or en juin 2017 Mediapart révélait que Tadmor avait été réouverte en 2011, que le gaz y était utilisé comme moyen de torture et qu’on y avait testé des armes chimiques qu’Assad avait envisagé d’utiliser dès 2009 contre sa population[31]. En 2015 on annonçait, avec la chute de Palmyre, que Daech avait détruit les murs de la prison, supprimant là les preuves d’un système ultra-violent dont Bachar avait hérité, et qu’il a porté à son comble. Saidnaya, que Hafez avait fait construire en 1987 pour 5 000 personnes, a « accueilli » sous Bachar jusqu’à 20 000 détenus en même temps.
[1] Sur l’usage des statistiques et leurs limites, voir Patrick Ball, directeur du Human Rights Data Analysis Group :
https://foreignpolicy.com/2016/10/19/why-only-counting-the-dead-in-syria-wont-bringthemjusticehrdag-pattern-analysis/.
[2] « Prozess im Koblenz. Assad’s Totengräber im Zeugenstand », Tageschau.de, 10 septembre 2020. Voir aussi Christophe Ayad et Madjid Zerrouky, « Syrie : la confession des fossoyeurs du régime Assad », Le Monde, 28 juillet 2022 ; et le texte que Joël Hubrecht consacre à ce procès dans le chapitre 2, p. 20.
[3] Chiffres du Syrian Network for Human Rights. Voir les chiffres actualisés sur leur site : snhcr.org.
[4] Contre 8,4 % dans les prisons de Daech et Al-Nosra et 2,7 % dans celles des autres groupes armés. Sur l’usage de la détention et de la torture par les groupes armés, voir
https://www.hrw.org/news/2019/01/28/syria-arrests-torture-armed-group.
[5]
http://sn4hr.org/blog/2018/09/24/record-of-enforced-disappearances1/. Pour Isis, 9 648, pour Hay’at Tahrir al-Cham (HTS), 1 997, pour les groupes d’opposition démocratiques, 1 951, pour les autres groupes armés d’opposition, 1 887.
[6]
https://www.hrw.org/fr/news/2012/07/03/syrie-revelations-sur-des-centres-de-torture.
[7]
http://sn4hr.org/blog/2019/06/27/53852/.
[8] Samar Yazbek, 19 femmes : les Syriennes racontent, postface de Catherine Coquio, Paris, Stock, 2019.
[9]
https://sl-center.org/wp-content/uploads/2020/03/WORDS-AGAINST-SILENCE.pdf. Ce travail important, conduit par Joumana Seif et Wejdan Nassif, a été soutenu par Euro-Mediterranean Feminist Initiative.
[10] « Ils m’ont enfin ramenée chez moi. Je n’étais plus la même. C’est comme si je surveillais de l’extérieur une femme entre la vie et la mort. […] Quatre fois, ils m’ont fait descendre dans les cellules des prisonniers. Ils ne m’ont pas arrêtée, ne m’ont pas jetée dans l’une d’elles, mais ils me les ont montrées. Un jour, j’écrirai en détail à propos de ces descentes aux enfers », Samar Yazbek, Feux croisés. Journal de la révolution syrienne, Paris, Buchet-Chastel 2012, p. 82‑83.
[11] Décret présidentiel approuvé par le Parlement syrien le 28 juin 2012.
[12] « They Have Erased the Dreams of My Children » : Children’s Rights in the Syrian Arab Republic, Conference Room Paper of the Independent International Commission of Inquiry on the Syrian Arab Republic. Human Rights Council, session 43, 24.2‑20.3 2020.
https://news.un.org/en/story/2020/01/1055412.
[13] Le mécanisme de surveillance de l’ONU affirmait en 2018 qu’au moins 7 000 enfants avaient été tués ou mutilés en Syrie depuis 2011 (le chiffre mentionné de 20 000 n’avait alors pu être vérifié). Sur les violences faites aux enfants et les violences sexuelles, voir, dans cette 2e partie, les contributions de la fin du chapitre 2 et le chapitre 3.
[14]
http://www.vdc-sy.info/pdf/reports/1381096592-Arabic.pdf. Ce témoignage est résumé par Wladimir Glasman (alias Ignace Leverrier) dans « La détention, l’instrumentalisation et la torture des enfants, pratiques courantes dans la Syrie du “docteur” Bachar al-Assad (2/2) », blog Un oeil sur la Syrie, Le Monde, 22 octobre 2013.
https://www.lemonde.fr/blog/syrie/2013/10/22/la-detention-linstrumentalisation-et-la-torture-des-enfants-pratiques-courantes-dans-la-syrie-du-docteur-bachar-al-assad-22/. Voir également la première partie de l’enquête sur les méthodes d’incrimination d’enfants « terroristes » et de production de faux aveux médiatisés :
https://www.lemonde.fr/blog/syrie/2013/10/11/la-detention-linstrumentalisation-et-la-torturedes-enfants-pratiques-courantes-dans-la-syrie-du-docteur-bachar-al-assad-12/.
[15] Voir Cécile Andrzejewski, Leïla Miñano et Daham Alasaad, « Syrie : les viols d’enfants, l’autre crime de guerre du régime Assad », Mediapart, 7 février 2017.
[16] « No Silent Witnesses : Violations Against Children in Syrian Detention Centers », LDHR Human Rights Report, decembre 2019 :
http://ldhrights.org/en/wp-content/uploads/2019/12/NO-SILENT-WITNESSES.pdf. (« Killing and the Right to Life », p. 17, « Torture », p. 19, « Sexual Violence », p. 23, « Arbitrary Arrest », p. 25, « Rights of Children Deprived of Liberty », p. 28, « Impact », p. 38.)
[17] Voir carte p. 143. Réseau ainsi détaillé p. 16 du rapport : « Tartous • Tartous Military Security Branch (1 witness, 2013) Lattakia • Military Security Branch (1 witness, 2014) • Airforce Intelligence Lattakia (1 witness, 2011) Homs • Military Security Branch Homs (1 juvenile detainee) • Political Security Homs (1 juvenile detainee) • Central Prison Homs (1 juvenile detainee) Hama • Criminal Security Hama (1 witness 2016) • Airforce Intelligence Hama (1 witness, 2012) • Political Security Branch Hama (1 witness 2013) Idlib • State Security Idlib (1 witness 2013) Damascus • Branch 215 (1 witness, 2013, 1 juvenile detainee) • Branch 227 (2 witnesses 2012‑2013, 3 juvenile detainees) • Palestine Branch (235) (5 witnesses 2012‑2014, 2016 ; 1 juvenile detainee) • General Intelligence Branch 251 Al-Khateeb (1 witness 2012) • Branch 285 (2 witnesses 2013) • Branch 291 Kafr Souseh, Damascus (1 witness, 2012) • Airforce Intelligence Al-Mazzé Branch (4 witnesses 2012‑2014, 2 juvenile detainees) • Political Security Al Fayhaa Branch Damascus (2 witnesses, 2011‑2012) • Adra Prison (2 juvenile detainees) • Sednaya (1 juvenile detainee) • Qatana (Rif Damashq, 1 witness 2013, 1 juvenile detainee). » Pour la traduction, voir p. 259.
[18] Cité par Cécile Andrzejewski, Leïla Miñano et Daham Alasaad, « Syrie : les viols d’enfants, l’autre crime de guerre du régime Assad », art. cité.
[19]
Ibid. [20] Syrie, le cri étouffé, de Manon Loizeau et Annick Cojean diffusé sur France 2 le 12 décembre 2017.
https://www.youtube.com/watch?v=djqLnSaAR6w. Voir aussi Syrie : Adra, les survivantes (2018), où témoignent 6 ex-détenues d’Adra, exilées en France, au Liban et en Turquie, rassemblées par Ramzy Choukair pour XADRA.
https://www.arte.tv/fr/videos/080458‑000-A/syrie-adra-les-survivantes.[21]
https://www.lemonde.fr/syrie/article/2017/12/05/en-syrie-le-viol-etait-le-maitre-mot_5224603_1618247.html.[22] Do You Know What Happens Here ? An Analysis of Survivor Accounts of SGBV in Syria, avril 2019,
Syriaaccountability.org. SGBV est le sigle de « Sexual and Gender-Based Violence », ces violences sont évoquées dans cette 2e partie, chapitre 3.
[23] Voir le livre de Garance Le Caisne, L’Opération César, Paris, Stock, 2015 et le rapport de Human Rights Watch en décembre 2016, https://www.hrw.org/report/2015/12/16/if-dead-could-speak/mass-deathsand-torture-syrias-detention-facilities. Garance Le Caisne revient infra sur ce dossier, p. 197.
[24] Étienne Huver et Sophie Nivelle Cardinale, Disparus : la guerre invisible de Syrie, documentaire diffusé sur Arte en août 2016 (
https://info.arte.tv/fr/disparus-la-guerre-invisible-de-syrie).
[25]
http://sn4hr.org/blog/2018/07/13/52450/.[26]
https://www.amnesty.fr/peine-de-mort-et-torture/actualites/lenfer-des-prisons-syriennes.[27] « Human Slaughterhouse, Mass Hanging et Extermination at Sadnaya Prison », Amnesty International, MDE 24/5415/2017 ; « Abattoir humain : pendaisons de masse et extermination à la prison de Saidnaya », février 2017.
https://www.amnesty.org/download/Documents/MDE2454752017FRENCH.pdf. Voir également :
https://www.amnesty.fr/conflits-armes-et-populations/actualites/syrie-lhorrible-prison-de-saidnaya ; Jean-François Dubost, d’Amnesty International, déclarait en février 2017 dans L’Express : « Nous évaluons les décès à 500 par mois entre 2011 et 2015 en moyenne, si, aux 13 000 tués par pendaison, on ajoute les 17 000 décès des suites de tortures. La chaîne de commandement remonte jusqu’à la tête de l’État. Un tel degré de violence étatique, organisée, est une véritable entreprise d’extermination. » (
https://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/syrie-bachar-el-assad-la-torture-et-l-extermination-carcerale-en-heritage_1876981.html.). Entendant le chiffre de 13 000 exécutions en quatre ans, le cinéaste Rithy Panh a dit son effroi et évoqué le site de Tuol Sleng au Cambodge :
https://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/14/face-au-massacre-dansles-prisons-de-bachar-al-assad-ne-pas-fermer-les-yeux_5079221_3232.html.[28]
http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/des-syriens-reclament-la-liberation-des-detenus-du-crematorium-de-saydnaya-18‑05‑2017‑6960657.php.[29] Abou Muhammad, cité dans « Abattoir humain : pendaisons de masse et extermination à la prison de Saidnaya » », art. cité, p. 4.
[30] Tadmor, de Monika Borgmann et Lokman Slim, 2016, coproduit par UMAM Prod. (Liban), Films de l’Étranger (France), GoldenEggProd. (Suisse). Extraits :
https://vimeo.com/162184556. Multiprimé, le film a suscité de violentes polémiques (
https://www.tadmor-themovie.com/presse), et inspiré la pièce Untitled montée à Beyrouth en 2018 par la Cie Zoukak, où jouaient sept anciens détenus. (
https://www.lorientlejour.com/article/1148282/quand-sept-anciens-detenus-de-tadmor-desarconnent-le-public.html). Voir, au sujet du film Tadmor, Frédérik Detue, Palmyre, dispositif d’alerte filmique. Témoigner après 2011 de la torture sous Hafez al-Assad, Presses universitaires de Paris-Nanterre, coll. « Collège international de philosophie », 2020.
[31] Voir p. 593. Voir aussi
https://www.mediapart.fr/journal/international/010617/comment-bacharal-assad-gaze-son-peuple-les-plans-secrets-et-les-preuves?onglet=full.
https://www.mediapart.fr/journal/international/020617/armes-chimiques-le-regime-syrien-construit-son-arsenal-avec-laide-de-plusieurs-pays.